Selon le dernier baromètre d’Altares, la France enregistre 14,1 jours de retard moyen dans le règlement des factures, contre 13,5 jours fin 2024. C’est la plus forte dégradation d’Europe, et elle inquiète autant les sous-traitants que les analystes financiers.
Une fragilisation des PME et un coût macroéconomique
Moins d’une entreprise française sur deux paie ses fournisseurs à l’heure. Pour les TPE et PME, ces décalages représentent un risque majeur de trésorerie. La Banque de France estime à 15 Md€ le coût cumulé de ces retards.
Dans les hôpitaux publics, les paiements accusent plus de 21 jours de retard, et dans les services déconcentrés de l’État, 25 jours. Dans le privé, l’immobilier et la restauration dépassent aussi les 20 jours.
Ces délais ne sont pas qu’une statistique : pour les petites structures, chaque jour compte. L’effet domino sur l’investissement, l’emploi et la croissance est réel, et participe à la fragilisation du tissu entrepreneurial français.
Pour l’investisseur, un indicateur de solidité
Pour un actionnaire, les retards de paiement d’une entreprise peuvent être lus comme un signal de gestion de trésorerie. Une société qui allonge ses délais préserve son cash à court terme, mais au risque d’abîmer ses relations fournisseurs et sa réputation. À l’inverse, les bons payeurs démontrent une rigueur qui rassure leurs partenaires et leurs investisseurs.
Face à cette dérive, certains appellent à des sanctions renforcées, jusqu’à 1 % du chiffre d’affaires, sur le modèle britannique. Pour l’investisseur, cette perspective ajoute un paramètre de risque supplémentaire, notamment dans les secteurs les plus exposés (public, immobilier, restauration).
Les retards de paiement ne sont donc pas qu’un problème de gestion quotidienne : ils constituent un baromètre de la santé financière d’un pays et de ses entreprises.
Source : Altares